Certains traumatismes violents sont à l'origine de fracas du massif facial, qui représentent la combinaison de multiples fractures des orbites, des zygoma, de la pyramide nasale, des maxillaires.
Le traitement des traumatismes est réalisé au sein d'équipes très spécialisées, capables de prendre en charge dans le même temps les autres blessures, engageant éventuellement le pronostic vital du patient.
Il arrive que la mise en place transitoire d'une trachéotomie soit nécessaire, pour permettre au blessé de respirer convenablement d'une part, pour libérer l'accès aux différentes fractures d'autre part. Le bilan radiologique comporte systématiquement un scanner du massif facial.
Si les lésions atteignent le cerveau, une collaboration s'instaure avec les neurochirurgiens pour une intervention dite "en double équipe".
En général, ces fracas nécessitent plusieurs incisions qui sont le plus possible cachées - dans les cheveux, dans des plis naturels du visage ou du cou, à l'intérieur du nez ou de la bouche. Dans la plupart des cas, l'intervention débutera par un blocage maxillo mandibulaire, qui permet de lier ensemble les deux mâchoires par des fils d'acier. Les différents fragments osseux seront ensuite remis en place et solidarisés par des plaques et des vis (ostéosynthèse).
Dans les jours qui suivent le traumatisme, puis l'intervention, le visage du patient est le siège d'un très volumineux œdème et d'ecchymoses ; la résorption totale de ces phénomènes peut prendre jusqu'à 6 semaines. L'acuité visuelle du patient sera surveillée très attentivement, une fuite de liquide céphalo-rachidien, signant la présence d'une brèche dans les méninges, sera systématiquement recherchée. La vaccination anti-pneumococcique, destinée à prévenir la méningite à ménigocoque, sera prescrite dans certains cas.
Des antibiotiques, des antalgiques et des soins locaux complètent les prescriptions de la période post opératoire.
La complication la plus redoutable de ce type de fracture est la méningite, à laquelle on doit penser en cas de fièvre associée à des céphalées violentes, à des vomissements en jet, à une raideur de la nuque et à une intolérance à la lumière. Ces signes, qui doivent faire consulter en urgence, sont d'autant plus évocateurs lorsqu'ils apparaissent chez un patient ayant un jour été opéré d'un fracas facial, même plusieurs années auparavant.
Les autres complications sont le plus souvent d'ordre morphologique, et surviennent même entre les mains les plus entraînées. Elles prédominent aux orbites (asymétrie) et à la pyramide nasale (défaut de projection du nez). Leur correction nécessite parfois plusieurs interventions complémentaires.
Docteur André Chaine
Ancien interne des Hôpitaux de Paris
Ancien chef de clinique des Hôpitaux
Praticien hospitalier des Hôpitaux de Paris à la Pitié-Salpêtrière
Chirurgien maxillofacial
Chirurgie esthétique et reconstructrice du visage
Micro-chirurgie
Chirurgie implantaire et préimplantaire